Paroles – Aznavour – Rouler
Charles Aznavour
ROULER
Rouler jusqu'à frôler deux cents à l'heure
Bloquer l'aiguille du compteur
Fier d'établir des performances
Rouler, être dans la peau du champion
Sûr de sa forme et de ses dons
Sur une route de vacances
Doubler toute une file à folle allure
Entrer dans un arbre ou un mur
Ou mieux dans une familiale
Blesse, mutiler femmes et enfants
Qui partaient joyeux et confiant
A une vitesse normale
Tomber sur le regard des vacanciers
Comme un pauvre chien écrasé
Sur le bord d'une nationale
Rouler, les mains crispées sur le volant
Mettre en péril à, tous moment
Des vies pour tenir sa moyenne
Rouler, et victime d'un compte–tours
Geindre et se plaindre sans bravoure
Avant que les secours ne viennent
Rester là comme une bête apeurée
Un pantin désarticulé
Sur le bas – côté de la route
Brisé, disant des mots incohérents
Pitoyable comme un enfant
Pris entre l'espoir et le doute
Couché, ridicule, sur le pavé
Et voir sa pauvre vie couler
Par ses blessures goutte à goutte
Rouler, en gardant le pied au plancher
Prendre des risques insensés
En conduisant comme une brute
Rouler, au mépris des lois établies
Mettre en danger la vie d'autrui
Pour gagner quoi, quelque minutes
Partir, en ayant bien mangé et bu
Et rattraper le temps perdu
En avalant des kilomètres
Tenir des existences entre ses mains
Les jouer sur un coup de frein
Et tout perdre sur quelques mètres
Mourir ou n'être plus qu'un mort – vivant
Assis dans un fauteuil roulant
Le reste de sa vie peut – être
Et rouler
Rouler
Rouler
ROULER
Rouler jusqu'à frôler deux cents à l'heure
Bloquer l'aiguille du compteur
Fier d'établir des performances
Rouler, être dans la peau du champion
Sûr de sa forme et de ses dons
Sur une route de vacances
Doubler toute une file à folle allure
Entrer dans un arbre ou un mur
Ou mieux dans une familiale
Blesse, mutiler femmes et enfants
Qui partaient joyeux et confiant
A une vitesse normale
Tomber sur le regard des vacanciers
Comme un pauvre chien écrasé
Sur le bord d'une nationale
Rouler, les mains crispées sur le volant
Mettre en péril à, tous moment
Des vies pour tenir sa moyenne
Rouler, et victime d'un compte–tours
Geindre et se plaindre sans bravoure
Avant que les secours ne viennent
Rester là comme une bête apeurée
Un pantin désarticulé
Sur le bas – côté de la route
Brisé, disant des mots incohérents
Pitoyable comme un enfant
Pris entre l'espoir et le doute
Couché, ridicule, sur le pavé
Et voir sa pauvre vie couler
Par ses blessures goutte à goutte
Rouler, en gardant le pied au plancher
Prendre des risques insensés
En conduisant comme une brute
Rouler, au mépris des lois établies
Mettre en danger la vie d'autrui
Pour gagner quoi, quelque minutes
Partir, en ayant bien mangé et bu
Et rattraper le temps perdu
En avalant des kilomètres
Tenir des existences entre ses mains
Les jouer sur un coup de frein
Et tout perdre sur quelques mètres
Mourir ou n'être plus qu'un mort – vivant
Assis dans un fauteuil roulant
Le reste de sa vie peut – être
Et rouler
Rouler
Rouler