Paroles – Ferré – Colloque sentimental

Le dans «Paroles» par Anonymous
Léo Ferré
COLLOQUE SENTIMENTAL


Poème de Paul Verlaine Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.

– Te souvient–il de notre extase ancienne
– Pourquoi voulez–vous donc qu'il m'en souvienne?

– Ton coeur bat–il toujours à mon seul nom?
– Toujours vois–tu mon âme en rêve? – Non.

– Ah! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! – C'est possible.

– Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir!
– L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.