Paroles – Les Misérables – Bonjour Paris
Paroles – Les Misérables – Bonjour Paris
BONJOUR PARIS
Paris, 1832
MENDIANTS:
Pitié, pitié,
Un sous, un bout de pain.
Pitié, pitié,
Pour tous ceux qui n'ont rien.
Pitié, pitié,
Un sous pour vous c'est peu.
Pitié, pitié,
Vous prêtez au bon Dieu!
GAVROCHE:
Bonjour Paris, c'est moi Gavroche!
Je suis plus un mioche, qu'on se le dise.
Je vis dans la rue avec les cloches;
Je vais ni à l'école, ni à l'église
J'ai pas de blé, mais je me fais pas de bile:
Y'a de l'oseille dans tout Paris.
Ici, tu sais, chacun fait son persil;
Un jour on fauche, l'autre on mendie.
On est libres, on décide. Suivez–moi, suivez le guide!
MENDIANTS:
Pitié, pitié
Un sous, un bout de pain.
Pitié, pitié,
Pour tous ceux qui n'ont rien.
VIEILLE MENDIANTE:
Où est–ce que tu te crois?
C'est chacune sa gâche.
Si tu es nouvelle, ici,
Y'a pas de place pour toi!
JEUNE PROSTITUÉE:
Écoute, vielle sorcière!
Écoute, vielle chouette!
Moi je donne au moins
Un peu de plaisir à qui m'achète.
VIEILLE MENDIANTE:
Ce que tu donnes surtout,
C'est la petite vérole,
Que tu colles de l'un à l'autre,
Des gnasses que tu racoles.
SOUTENEUR:
Lâche cette vieille guenon! L'a le grelot qui grince!
Elle fait plus un rond depuis qu'elle a chopé la chaude–pince.
MENDIANTS:
Quand est–ce qu'on croquera un bout du gâteau?
Faudra qu'y partagent un beau jour parce que trop c'est trop!
Ça viendra, ça viendra, ça viendra,
Ça viendra, ça viendra, ça viendra.
ENJOLRAS:
Heureusement que chez les gens de la haute, y en a un qui regarde en bas.
MARIUS:
Un seul, le général Lamarque, la voix de ceux qui n'en ont pas.
MENDIANTS:
Briffer nos moutards, crécher sous un toit;
Et si Dieu le veut, enfin ne plus crever de froid.
VAGABOND:
Par le nom du seigneur.
MENDIANTS:
En son nom,
En son nom,
En son nom.
MARIUS:
Lamarque s'éteint; il est malade; il n'en a plus pour très longtemps.
ENJOLRAS:
Avec l'émeute déjà qui gronde, Paris ressemble à un volcan,
Prêt à vomir la lave de sa colère
Enfin révolutionnaire.
MENDIANTS:
Pitié, pitié,
Un sous, un bout de pain.
Pitié, pitié,
Pour ceux qui n'ont plus rien.
Jean Valjean mène une vie discrète à Paris en compagnie de Cosette. C'est
alors qu'ils font la charité à de faux mendiants, qu'ils sont attaqués par
ces derniers, qui ne sont autres que les Thénardier, leur fille Éponine et une
bande de coupe – jarrets. Marius, un jeune étudiant révolutionnaire,
intervient et découvre Cosette, ébloui. Javert, maintenant promu à Paris,
arrive sur les lieux mais ne reconnaît pas Valjean qui a le temps de
disparaître avec Cosette avant que Thénardier ne le dénonce.